Nouveau règlement en vigueur dès le 13 mars
Mise à jour : 27 février 2013 à 17h38
Pour ce faire, Emploi-Québec accordera une aide financière de 6,5 millions $ sur trois ans afin de rehausser les compétences du personnel travaillant dans les résidences privées pour aînés. Le ministère de la Santé versera une somme additionnelle de 9,3 millions aux mêmes fins.
De plus, le nouveau règlement rend obligatoire la signature d’un bail par le résident. Les services et les prix devront être maintenus pour la durée du bail.
Réactions partagées
Le Regroupement provincial des comités des usagers du réseau de la santé et des services sociaux (RPCU) s’est dit satisfait des critères de certifications annoncés par le ministre Hébert.
«Le nouveau règlement traduit la volonté de divers intervenants et du gouvernement d’améliorer les conditions de vie et la sécurité des personnes aînées vivant en résidences privées», a réagi par communiqué le président du RPCU, Claude Ménard.
Il estime que les recommandations que son organisme a formulées ont été prises en compte. Il se réjouit notamment de la définition de deux catégories de résidences privées en fonction du degré d’autonomie des résidents (autonomes ou semi-autonomes).
«Des critères et des normes d’exploitation ont été élaborés en fonction de chaque catégorie, ce qui permet une offre de service qui tient mieux compte des besoins réels des résidents», a indiqué M. Ménard.
Les propriétaires de résidences déçus
Même s’ils jugent que les objectifs de la nouvelle réglementation sont louables, les propriétaires de résidences privées pour aînés demandent au gouvernement de surseoir à son application.
«On voit mal comment on va pouvoir l’appliquer dans le contexte actuel»,
a dit le président-directeur général du Regroupement québécois des résidences privées (RQRA), Yves Desjardins.
Selon lui, les nouveaux critères de certification vont entraîner des coûts supplémentaires et menacer la viabilité de plusieurs établissements privés.
«On a fait des représentations auprès du gouvernement pour signifier notre désaccord, mais on n’a pas été écoutés, même si on dit qu’on est un partenaire, a déploré M. Desjardins. On est extrêmement déçus.»
Le président-directeur général du RQRA rappelle que les propriétaires de résidences privées doivent déjà débourser des sommes importantes pour se conformer au récent règlement qui impose l’installation d’un mitigeur d’eau chaude dans chaque appartement.
Il s’inquiète également des impacts de la nouvelle règlementation sur la capacité de payer des aînés. «Il faut se rendre compte qu’à chaque fois qu’on ajoute des mesures, c’est des aînés qui sont moins bien nantis qui n’auront plus accès à ce choix d’habitation», a expliqué M. Desjardins.
«Est-ce qu’on veut réserver les résidences pour aînés pour les mieux nantis de notre société? a-t-il demandé. Nous ce n’est pas notre philosophie.»
Le Regroupement québécois des résidences privées demande au ministre de revoir les nouveaux critères de certification afin que «cette importante réforme soit applicable et viable.»
Environ 118 000 personnes âgées sont hébergées dans des résidences privées au Québec. Sur les 2000 résidences privées que compte la province, le RQRA représente 624 d’entre elles. Ses membres hébergent plus de 75 000 aînés.
– Avec la collaboration de Johanne Roy et Louis Gagné